17 février 2010

Aïd El Kebir - Casablanca

Me revoici en ligne, après moult changements professionels et geographiques, nous avons atterri au Maroc. Nouveau boulot, nouvelle industrie, nouveau depaysement.

Les photos ont été prises fin novembre 2009, à la veille de l'Aïd El Kebir (la grande fête) qui est la fête la plus importante pour les Marocains, l'équivalent de notre Noël. On l'appelle aussi la fête du mouton, mais j'aurai plutôt tendance à dire la fête AU mouton, vu la multitude de bestiole qui passent l'arme à gauche en cette période...

je ne suis pas un spécialiste et je risque de passer pour un mécréant, mais cette fête est pour rappeller le sacrifice d'Abraham qui allait égorger son fils pour faire plaisir à Dieu. Au dernier moment, Dieu lui à fait une fleur et lui a dit d'égorger un mouton à la place. Depuis, l'animal n'est pas à la fête...

Du coup, c'est un peu rude comme célébration, car le but n'est pas de se faire un mechoui de mouton, mais bien d'égorger quelquechose, un mouton pour ceux qui en ont les moyens, une chèvre pour ceux qui luttent, un poulet pour les plus pauvres, et la peau (ceux qui me cotoient régulièrement comprendront le sens de ce terme) pour ceux tout en bas de l échelle.

Histoire de se faire un peu de beurre au passage, le beur de Casa (le Casaoui pour les intimes) loue donc son garage pour stocker les bestioles en attendant de trouver un acheteur. Comme les temps sont durs, la négociation peux prendre plusieurs jours. J'ai lu un article ou des Marocains moyens (ex: des fonctionnaires) devaient faire un emprunt pour acheter le mouton (environ 170 a 350 EUR la tête) et qui déploraient tout le business fait autour de cette fête. Même l'éleveur se plaignait que les intermédiaires se goinfraient et que la marge faite sur le mouton était dérisoire et que ça ne valait plus le coup de faire ce boulot (ca rappelle la grande distrib en France avec les producteurs...). Du coup, ce sont surtout les banquiers et les propriètaires de garages ou parkings de casa qui se font les glaouïs en or.
Mais au final, nos amis à poil les noeuds (à poils laineux.. je recycle mes vieilles vannes) payent les pots cassés et on retrouve joyeusement les peaux à sécher sur le trottoir (bonjour l'odeur...).

Par analogie avec notre cochon, dans le mouton, tout est bon.